đŸ„ł Ce Que C Est Que La Mort Victor Hugo

Lhistoire dĂ©bute avec le dĂ©barquement en VendĂ©e du marquis de Lantenac, prenant la tĂȘte de la rĂ©volte contre-rĂ©volutionnaire de VendĂ©e contre les partisans de la RĂ©publique. Il sera traquĂ© par les rĂ©volutionnaires, et en particulier par son petit-neveu, Gauvain, passĂ© de VictorHugo doit une grande partie de sa cĂ©lĂ©britĂ© Ă  ses « Contemplations », une sĂ©rie de poĂšmes mystiques qui visent Ă  regarder et observer ce qui se passe. Le prĂ©sent mĂ©moire va placer les « Contemplations » de Victor Hugo dans leur contexte d’histoire littĂ©raire et dĂ©montrer la tradition littĂ©raire dans laquelle Hugo se trouve. Pourun retour Ă  des lectures classiques, j'ai dĂ©signĂ©, au hasard, dans ma pile de livres, une oeuvre de Victor Hugo qui me tenait Ă  coeur. La condamnation Ă  mort reste un sujet d'actualitĂ© dans certains pays. Nous pouvons remercier son abolition en 1981, 1LhostilitĂ© de Victor Hugo Ă  la peine de mort est connue ; c’est une constante de son Ɠuvre.Le jeune monarchiste la rend manifeste en publiant en 1829 Le dernier jour d’un condamnĂ©, et elle se retrouve toujours sous la plume du vieux rĂ©publicain, qui Ă©crit encore Ă  son propos, en 1882, prenant la dĂ©fense du colonel Arabi, condamnĂ© Ă  la suite de l’échec d’une rĂ©volte Enfin Hugo rĂ©utilise la mĂ©taphore filĂ©e : c'est la mort qui moissonne et c'est l'ange qui rĂ©colte. Conclusion De ce poĂšme, c'est naturellement tout d'abord la vision effroyable que nous retiendrons, l'utilisation particuliĂšrement efficace des procĂ©dĂ©s poĂ©tiques, linguistiques et auditifs. Ence sens, « Mors » prĂ©figure le ton satirique et polĂ©mique des ChĂątiments, un recueil Ă  charge contre NapolĂ©on III. Mais ce poĂšme est surtout une contemplation. Victor Hugo cherche Ă  trouver un sens cachĂ© Ă  la mort en en donnant une vision mystique que l’on peut trouver aussi dans un autre poĂšme comme « CrĂ©puscule ». Lamort. Le prodige de ce grand dĂ©part cĂ©leste, qu'on appelle la mort, c'est que ceux qui partent ne s'Ă©loignent point. Ils sont dans un monde de clartĂ©, mais ils assistent, tĂ©moins attendris, Ă  notre monde de tĂ©nĂšbres. Ils sont en haut et tout prĂšs. Oh ! Qui que vous soyez, qui avez vu s'Ă©vanouir dans la tombe un ĂȘtre cher, ne vous croyez pas quittĂ©s par lui. Il est Ă  cĂŽtĂ© de C’est lĂ  que nous vivions --- PĂ©nĂštre Mon cƓur, dans ce passĂ© charmant! --- » Ces deux vers constituent une sorte de transition notons l’impĂ©ratif de « pĂ©nĂštre ». Avec cette simple incitation a soi-mĂȘme, l’impĂ©ratif mis en valeur par la coupe et la place en fin de vers, Hugo suggĂšre Ă  quel point il est dĂ©sormais loin du bonheur. La premiĂšre scĂšne se dĂ©roule en VictorHugo ; Les contemplations, Ce que dit la bouche d'ombre (1855) On meurt minĂ© aussi bien que foudroyĂ©. Victor Hugo ; Les misĂ©rables (1862) L'odieux de l'hypocrisie commence obscurĂ©ment dans l'hypocrite. Victor Hugo ; Les travailleurs de la mer (1866) La mort doit avoir un voile, la tombe doit avoir une pudeur. Victor Hugo ; L'homme qui rit (1869) Personne ne xz3Lx. Les Contemplations 1856Sortie 1856 France. PoĂ©sielivre de Victor HugoRĂ©sumĂ© Qu'est-ce que Les Contemplations? " C'est l'existence humaine sortant de l'Ă©nigme du berceau et aboutissant Ă  l'Ă©nigme du cercueil; c'est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derriĂšre lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, le combat, le dĂ©sespoir, et qui s'arrĂȘte Ă©perdu au bord de l'infini " PrĂ©face. Le recueil des Contemplations rassemble des textes Ă©crits par Hugo sur plus de vingt ans, et classĂ©s selon une chronologie fictive. De la cĂ©lĂšbre RĂ©ponse Ă  un acte d'accusation, oĂč le poĂšte pose en rĂ©volutionnaire de la langue, Ă  Ce que dit la bouche d'ombre, inspirĂ© de l'expĂ©rience du spiritisme, en passant par les poĂšmes sur la mort de LĂ©opoldine, ce sont les mĂ©moires d'une Ăąme qui se dessinent en creux. Parues en 1856 entre Les ChĂątiments et La LĂ©gende des siĂšcles, Les Contemplations marquent le sommet de l'Ɠuvre poĂ©tique de Victor prĂ©sent dans - Les meilleurs recueils de poĂ©sie pour ceux qui n'aiment pas la poĂ©sie- Les meilleurs recueils de poĂ©sie- Les meilleurs classiques de la littĂ©rature française- Les meilleurs livres français- Les livres Ă  emporter dans les forĂȘts de SibĂ©rie- Les livres les plus apprĂ©ciĂ©s Ă  l'Ă©cole- Les meilleurs livres du XIX° siĂšcle- Les livres qu'on commence mais qu'on ne finit La LĂ©gende des siĂšcles 1883Sortie 1859 France. PoĂ©sielivre de Victor HugoRĂ©sumĂ© CaĂŻn, Ă©chevelĂ©, livide, fuyant JĂ©hovah implacable ; les maĂźtres de l'Olympe se riant du troupeau des mortels ; le formidable combat des Titans et l'ignoble renoncement des lĂąches ; Vulcain, Mars, VĂ©nus ; Agni, VĂąyou, Indra, rivalisant d'impuissance ; le riche paysan et le pauvre marin ; la marĂątre ; l'assassin ; l'enfant au front pur comme le saint prophĂšte... Tous aiment, prient, tuent, pleurent, narguent, besognent, craignent... La voilĂ  la triste et fabuleuse histoire des hommes Quelle misĂšre ! Quelle splendeur ! Prodigieux rĂ©cits oĂč le pur cĂŽtoie toujours l'abject, l'honneur, le dĂ©shonneur, la lumiĂšre, les tĂ©nĂšbres. Du fond de l'Ă©ternitĂ© Ă  l'aube des siĂšcles naissants, le poĂšte voit, se dresse et raconte. Alors, humbles autant qu'Ă©clairĂ©s, sur le seuil d'un nouveau millĂ©naire, Ă©coutons la lĂ©gende. Car de notre incertaine destinĂ©e, la seule vĂ©ritĂ© est le nĂ©ant qui nous guette..Aussi prĂ©sent dans - Les meilleurs recueils de Les Travailleurs de la mer 1866Sortie 1866 France. Romanlivre de Victor HugoRĂ©sumĂ© Pour pouvoir reconstruire un nouveau bateau Ă  vapeur aprĂšs le naufrage de La Durande, il faudrait sauver la prĂ©cieuse machine du navire dont le constructeur est mort. Donc qu'un homme seul, matelot mais aussi forgeron, ait l'audace de se risquer plusieurs jours jusqu'aux rochers Douvres oĂč repose l'Ă©pave – et d'affronter la mer. L'homme qui accepterait ce pĂ©ril seraitplus qu'un hĂ©ros. Je l'Ă©pouserais», dit alors DĂ©ruchette, la niĂšce de l'armateur. Et parce qu'il s'est Ă©pris de la jeune fille, Gilliatt va tenter l'entreprise. Mais suffit-il d'une idylle pour construire un roman d'amour ? Celui-ci en tout cas ne saurait bien finir, car le cƓur humain, dit Hugo, est une fatalitĂ© intĂ©rieure». Les Travailleurs de la mer, dont l'action se dĂ©roule dans l'archipel de la Manche, est d'ailleurs aussi bien un roman d'aventures, Ă  l'Ă©poque de la machine et de la rĂ©volution industrielle, que la fable Ă©pique d'un homme seul face aux Ă©lĂ©ments. Et bien avant de le faire paraĂźtre en 1866, Hugo n'avait pas sans raison choisi de l'intituler L' LucrĂšce Borgia 1833Sortie 1833 France. Théùtrelivre de Victor HugoRĂ©sumĂ© Eh bien! veux-tu que je prenne le voile? Veux-tu que je m'enferme dans un cloĂźtre, dis? Voyons, si l'on te disait Cette malheureuse femme s'est fait raser la tĂȘte, elle couche dans la cendre, elle creuse sa fosse de ses mains, elle prie Dieu nuit et jour, non pour elle, qui en aurait besoin cependant, mais pour toi, qui peux t'en passer ; elle fait tout cela, cette femme, pour que tu abaisses un jour sur sa tĂȘte un regard de misĂ©ricorde, pour que tu laisses tomber une larme sur toutes les plaies vives de son coeur et de son Ăąme, pour que tu ne lui dises plus, comme tu viens de le faire avec cette voix plus sĂ©vĂšre que celle du jugement dernier Vous ĂȘtes LucrĂšce Borgia! Acte III, scĂšne 3Aussi prĂ©sent dans - Les meilleures piĂšces de théùtre- Les meilleurs livres du XIX° La Fin de Satan 1886Sortie 1886 France. PoĂ©sielivre de Victor HugoRĂ©sumĂ© Satan dĂ©chu tombe dans l'abĂźme, mais le Mal persiste Ă  travers sa fille Lilith-Isis. Celle-ci ramasse les trois armes dont CaĂŻn s'est servi pour tuer Les Orientales 1829Sortie 1829 France. PoĂ©sielivre de Victor HugoRĂ©sumĂ© Lorsque Les Orientales paraissent en 1829, le romantisme français s'est dĂ©jĂ  tournĂ© vers l'Orient que la guerre d'indĂ©pendance grecque a rendu plus prĂ©sent encore. Mais si Hugo n'est pas ici un prĂ©curseur, la nouveautĂ© de son recueil Ă©clate pourtant dans la couleur, l'Ă©trangetĂ© luxuriante des mots, la puissance d'images concrĂštes et toute la virtuositĂ© du vers. Ainsi se compose la somptueuse image d'un monde dĂ©sarrimĂ© comme un fantasme, mais un monde ardent et sensuel, plein de dĂ©sir et d'Ă©nergie. Le 3 fĂ©vrier 1829, la premiĂšre Ă©dition, anonyme, du Dernier Jour d'un CondamnĂ© dĂ©route les critiques comment ? On ne connaĂźt mĂȘme pas le crime du personnage principal !... MĂȘme pas un mois plus tard, Victor Hugo ajoute une prĂ©face sous forme de comĂ©die, oĂč il met en scĂšne ses dĂ©tracteurs LE POËTE ÉLÉGIAQUE — Ce criminel, [...] qu’a-t-il fait ? on n’en sait rien. [...] Moi, J’eusse contĂ© l’histoire de mon condamnĂ©. [...] Un crime qui n’en soit pas un. Et puis des remords, [...] beaucoup de remords. Mais [...] il faut qu’il meure. Et lĂ  j’aurais traitĂ© ma question de la peine de mort. LE PHILOSOPHE — Pardon. Le livre, comme l’entend monsieur, ne prouverait rien. La particularitĂ© ne rĂ©git pas la gĂ©nĂ©ralitĂ©. Victor Hugo, PrĂ©face du Dernier Jour d'un CondamnĂ©, 1829. En 1832, Victor Hugo publie une nouvelle prĂ©face, oĂč il rĂ©vĂšle enfin, sans ambiguĂŻtĂ©, son projet littĂ©raire L'auteur [...] avoue hautement que Le Dernier Jour d'un CondamnĂ© n'est autre chose qu'un plaidoyer [...] pour l'abolition de la peine de mort. Ce qu'il a eu dessein de faire, [...] ce n'est pas la dĂ©fense [...] toujours transitoire, [...] de tel ou tel accusĂ© [...] c'est la plaidoirie gĂ©nĂ©rale et permanente pour tous les accusĂ©s prĂ©sents et Ă  venir. Victor Hugo, PrĂ©face du Dernier Jour d'un CondamnĂ©, 1832. Vous connaissez les types de texte ici, on va plutĂŽt trouver du narratif et du descriptif, mais, pour expliquer et argumenter de façon sous-jacente. On parle ainsi d'argumentation indirecte ou d'apologue quand la visĂ©e argumentative passe par le rĂ©cit. On dĂ©signe souvent Le Dernier Jour d’un CondamnĂ© comme un roman Ă  thĂšse la rĂ©flexion philosophique et politique dirige l'intrigue. Mais on va voir que la question du genre littĂ©raire est plus complexe que cela. En tout cas, on va rester attentifs Ă  tous les arguments de Victor Hugo contre la peine de mort, cachĂ©s dans le rĂ©cit. I — BicĂȘtre. CondamnĂ© Ă  mort ! VoilĂ  cinq semaines que j’habite avec cette pensĂ©e, toujours seul avec elle, toujours glacĂ© de sa prĂ©sence. Autrefois [...] j'Ă©tais un homme comme un autre homme. [...] Maintenant je suis captif [...] d'une idĂ©e [...] Elle est toujours lĂ , [...] comme un spectre de plomb Ă  mes cĂŽtĂ©s. [...] Je n’ai plus qu’une pensĂ©e, qu’une conviction, qu’une certitude condamnĂ© Ă  mort ! DĂšs les premiers mots, le passĂ© s'oppose au prĂ©sent Ă  partir du moment oĂč l'accusĂ© se sait condamnĂ©, il n'est plus un homme, en tout cas, il n'est plus un homme comme un autre homme. Symboliquement, il a quittĂ© le monde des vivants. Victor Hugo joue sans cesse avec les registres littĂ©raires. D'abord le pathĂ©tique, pour inspirer la pitiĂ©, avec des exclamations, rĂ©pĂ©titions, souffrances concrĂštes, effets d'amplification. Mais on tend aussi vers le registre lyrique l'expression poĂ©tique d'une douleur Ă  la premiĂšre personne. On peut mĂȘme parler d'un lyrisme Ă©lĂ©giaque cette douleur est causĂ©e par une perte, un deuil, la fuite du temps, la mort. D'ailleurs, tout le texte sera Ă  la premiĂšre personne. Quel est ce genre littĂ©raire ? Une autobiographie ? Des MĂ©moires ? Non le narrateur n'est pas un auteur rĂ©el, il n'a pas de rĂŽle historique. Ici, le dĂ©roulement des pensĂ©es rappelle le monologue intĂ©rieur et les entrĂ©es Ă  intervalles rĂ©guliers Ă©voquent le Journal, mais on ne trouve pas de dates. Dans ses prĂ©faces, Victor Hugo ne tranche pas, il semble surtout vouloir jouer avec l'effet de vraisemblance Ou il y a eu, en effet, une liasse de papiers [...] sur lesquels on a trouvĂ© [...] les derniĂšres pensĂ©es d’un misĂ©rable ; ou il s’est rencontrĂ© un homme, [...] un poĂšte, [...] [saisi par] cette idĂ©e, [et qui] n’a pu s’en dĂ©barrasser qu’en la jetant dans ce livre. Victor Hugo, PrĂ©face du Dernier Jour d'un CondamnĂ©, Retour en arriĂšre, le narrateur n’est pour l’instant qu’un simple accusĂ©, que le guichetier emmĂšne en salle d’audience C’était par une belle matinĂ©e d’aoĂ»t. Il y avait trois jours que mon procĂšs Ă©tait entamĂ©, trois jours que mon nom et mon crime ralliaient chaque matin une nuĂ©e de spectateurs, qui venaient s’abattre sur les bancs de la salle d’audience comme des corbeaux autour d’un cadavre. C'est ici une premiĂšre rĂ©fĂ©rence au théùtre la peine de mort attise la curiositĂ© et devient un spectacle, on parlerait aujourd'hui d'un théùtre mĂ©diatique. Mais cela va plus loin... Les corbeaux reprĂ©sentent les gens de la cour de justice comme des charognards qui se nourrissent des morts. C'est un premier argument contre la peine de mort elle dĂ©shumanise la sociĂ©tĂ©. Vous allez voir que Victor Hugo utilise souvent des images impressionnantes, car il souhaite convaincre, et persuader. Convaincre, c'est faire appel Ă  des arguments rationnels. Persuader, sollicite en plus des Ă©motions, et donc, des images. Or justement, la comparaison va relier les deux dimensions, regardez derriĂšre l'argument rationnel les hommes ont une fascination pour la mort, on trouve une image Ă©motive les corbeaux se nourrissent d'un cadavre. Le point commun, c'est l'horreur instinctive que nous inspirent les charognards. À ce moment du rĂ©cit, l’accusĂ© n’est pas encore condamnĂ© Ă  mort, mais son destin est dĂ©jĂ  annoncĂ© par cette image de cadavre. Victor Hugo joue avec le registre tragique le hĂ©ros est Ă©crasĂ© par un destin, une fatalitĂ© qui le dĂ©passe. Quand l’accusĂ© arrive Ă  sa place, il se fait un grand silence Au moment oĂč le tumulte cessa dans la foule, il cessa aussi dans mes idĂ©es. Je compris tout Ă  coup clairement [...] que le moment dĂ©cisif Ă©tait venu, et que j’étais lĂ  pour entendre ma sentence. Pour mettre en valeur une idĂ©e, Victor Hugo utilise souvent des effets de contraste violents. L'accusĂ© n'Ă©prouve pas de terreur Ă  ce moment lĂ , parce qu'il regarde une fleur Au bord de la croisĂ©e, une jolie petite plante jaune, toute pĂ©nĂ©trĂ©e d’un rayon de soleil, jouait avec le vent dans une fente de la pierre. C'est ce qu'on appelle la focalisation interne toutes les marques de subjectivitĂ© se rapportent au mĂȘme personnage principal perceptions, pensĂ©es, souvenirs, opinions, sentiments... Le lecteur va vivre l'expĂ©rience du point de vue du personnage principal, qui assiste Ă  son procĂšs sans tout comprendre. Par exemple, il est obligĂ© d’interprĂ©ter les attitudes des personnes prĂ©sentes Les juges, au fond de la salle, avaient l’air satisfait, probablement de la joie d’avoir bientĂŽt fini. [...] Les jurĂ©s seuls paraissaient blĂȘmes et abattus, mais c’était apparemment de fatigue d’avoir veillĂ© toute la nuit. Cette fatigue des jurĂ©s introduit un nouvel argument ils portent une responsabilitĂ© Ă©crasante, d'autant que la mort d'un innocent serait irrĂ©parable. Lors de l'abolition de la peine de mort en France en 1981, Robert Badinter dĂ©veloppe cet argument dans son discours Douze personnes, dans une dĂ©mocratie, qui ont le droit de dire celui-lĂ  doit vivre, celui-lĂ  doit mourir ! Je le dis cette conception de la justice ne peut ĂȘtre celle des pays de libertĂ©. Robert Badinter, Discours Ă  l’AssemblĂ©e Nationale, 1981. Arrive alors l'avocat qui se veut rassurant — Ils auront sans doute Ă©cartĂ© la prĂ©mĂ©ditation, et alors ce ne sera que les travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ©. — Que dites-vous lĂ , monsieur ? [...] PlutĂŽt cent fois la mort ! Avec cette rĂ©action, Victor Hugo veut montrer que la peine de mort n’est pas dissuasive. En fait, la mort est mĂȘme souvent prĂ©fĂ©rĂ©e Ă  la perpĂ©tuitĂ© car elle semble abrĂ©ger la punition, le condamnĂ© ne parvient pas Ă  imaginer sa propre mort Qu’est-ce que je risque Ă  dire cela ? A-t-on jamais prononcĂ© sentence de mort autrement qu’à minuit, [...] par une froide nuit [...] d’hiver ? Mais au mois d’aoĂ»t, [...] un si beau jour, [...] c’est impossible ! Tout Ă  coup, le prĂ©sident invite tout le monde Ă  se lever Une figure insignifiante et nulle, [...] c’était, je pense, le greffier, [...] lut le verdict. [...] Une sueur froide sortit de tous mes membres ; je m’appuyai au mur pour ne pas tomber. Le narrateur ne rapporte pas la sentence, seulement sa propre rĂ©action physique comme assourdi et hors de lui-mĂȘme. Victor Hugo joue ici avec les limites de la focalisation interne. Une rĂ©volution venait de se faire en moi. [...] Je distinguais clairement comme une clĂŽture entre le monde et moi. [...] Ces hommes, ces femmes, ces enfants qui se pressaient sur mon passage, je leur trouvais des airs de fantĂŽmes. DĂšs que la sentence tombe, le condamnĂ© est irrĂ©mĂ©diablement sĂ©parĂ© du monde des vivants. Victor Hugo va d'abord illustrer cette idĂ©e en jouant avec le registre fantastique le surnaturel fait irruption dans la rĂ©alitĂ©. Les vivants sont comme des fantĂŽmes pour le condamnĂ©, et rĂ©ciproquement. Deux jeunes filles me suivaient avec des yeux avides. — Bon, [...] ce sera dans six semaines ! C'est une premiĂšre marque d'humour noir de Victor Hugo la sentence de mort est une bonne nouvelle pour ces jeunes filles. Alors qu'on imagine ces personnages plus aptes Ă  la compassion, au contraire, elles font preuve de sadisme. Dans ces conditions, la peine de mort n'a plus rien de dissuasif. Nous nions [...] qu’il y ait exemple. Nous nions que le spectacle des supplices produise l’effet qu’on en attend. Loin d’édifier le peuple, [...] il ruine en lui toute sensibilitĂ©, partant toute vertu. Victor Hugo, PrĂ©face du Dernier Jour d'un CondamnĂ©, 1832. Avec ces jeunes filles, Victor Hugo montre comment les spectateurs perdent leur humanitĂ© en suivant les exĂ©cutions. Aujourd’hui encore, mĂȘme alors que l’exĂ©cution n’est pas publique, on retrouve cette fascination. Regardez par exemple le moment de la mort de Ted Bundy, un cĂ©lĂšbre serial killer amĂ©ricain. III Dans son cachot, le narrateur essaye de trouver des raisons d’accepter son sort... Les hommes, [...] sont tous condamnĂ©s Ă  mort avec des sursis indĂ©finis. Qu’y a-t-il donc de si changĂ© Ă  ma situation ? Depuis l’heure oĂč mon arrĂȘt m’a Ă©tĂ© prononcĂ©, combien sont morts qui s’arrangeaient pour une longue vie ! Ah, n’importe, c’est horrible ! Ici, Victor Hugo montre la diffĂ©rence entre la conscience de la mort, le concept philosophique, et la sentence de mort, qui produit un isolement radical et dĂ©sespĂ©rant. Vous verrez que sans cesse le condamnĂ© oscille entre espoir et dĂ©sespoir. IV Maintenant, notre condamnĂ© est transfĂ©rĂ© Ă  BicĂȘtre, qui a Ă©tĂ© construit par Louis XIII sur les ruines d'une ancienne forteresse. Le bĂątiment sert d'abord Ă  soigner les soldats invalides, mais on finit par y garder aussi les vagabonds, les aliĂ©nĂ©s, les criminels, et mĂȘme les homosexuels et les prisonniers politiques. Vu de loin, cet Ă©difice [...] garde quelque chose de son ancienne splendeur. [...] Mais Ă  mesure que vous approchez, le palais devient masure. [...] Aux fenĂȘtres [...] de massifs barreaux de fer [...] auxquels se colle [la] figure d’un galĂ©rien ou d’un fou. C’est la vie vue de prĂšs. On entre de plain pied dans le registre rĂ©aliste un regard qui s’attache aux dĂ©tails sordides d’une rĂ©alitĂ© banale. Et c’est lĂ  ce que veut nous montrer Victor Hugo ce cadre atroce constitue le quotidien de tous les prisonniers. V Victor Hugo donne juste assez d'informations sur le condamnĂ© pour favoriser l'identification et garder une dimension universelle Ă  son tĂ©moignage. Ma jeunesse, ma docilitĂ©, [...] quelques mots en latin [...] m’ouvrirent la promenade une fois par semaine [...] et firent disparaĂźtre la camisole oĂč j’étais paralysĂ©. AprĂšs bien des hĂ©sitations, on m’a aussi donnĂ© de l’encre [et] du papier. Le condamnĂ© peut donc Ă©crire son histoire au fur et Ă  mesure. C'est une maniĂšre pour Victor Hugo de prĂ©server la vraisemblance. On se rapproche du genre du journal, mais sans les dates. Notre condamnĂ© Ă  mort rencontre aussi les autres dĂ©tenus, qui lui parlent en argot. Ils m’apprennent [...] Ă  rouscailler bigorne, comme ils disent. [...] Épouser la veuve ĂȘtre pendu, [...] le taule le bourreau, la cĂŽne la mort, la placarde la place des exĂ©cutions. Quand on entend parler cette langue, cela fait l’effet [...] d’une liasse de haillons que l’on secouerait devant vous. C'est un autre trait de l'Ă©criture de Victor Hugo il mĂ©lange les niveaux de langage soutenu, courant, familier. Mais vous allez voir que cela permet surtout d’illustrer des modes d’expression variĂ©s la prose, le vers, l’oral, l’écrit, le chant et mĂȘme la danse. VI Maintenant qu’il a de l’encre et du papier, le condamnĂ© se pose la premiĂšre question de l'Ă©crivain pourquoi Ă©crire ? Pourquoi n’essaierais-je pas de me dire Ă  moi-mĂȘme tout ce que j’éprouve de violent et d’inconnu dans la situation abandonnĂ©e oĂč me voilĂ  ? [...] Ces angoisses, le seul moyen d’en moins souffrir, c’est de les observer. Mais il songe aussi que son tĂ©moignage pourrait ĂȘtre lu par d’autres, et notamment par les juges N’y aura-t-il pas [...] dans cette espĂšce d’autopsie intellectuelle d’un condamnĂ©, plus d’une leçon pour ceux qui condamnent ? Se sont-ils jamais seulement arrĂȘtĂ©s Ă  cette idĂ©e poignante que dans l’homme qu’ils retranchent il y a une intelligence [...] ? Non. Ils ne voient dans tout cela que la chute verticale d’un couteau triangulaire, et pensent sans doute [...] qu'il n’y a rien avant, rien aprĂšs. Ces feuilles les dĂ©tromperont. Pour faire reculer l’ignorance, le scientifique doit regarder de prĂšs la rĂ©alitĂ©, il fait une autopsie. Mais la peine de mort, par son sensationnalisme et son instantanĂ©itĂ©, nous focalise sur la souffrance physique elle cache l’avant et l’aprĂšs. Avant, c’est la souffrance morale, et aprĂšs, c’est aussi une interrogation importante aux yeux de Victor Hugo nul ne sait si l’ñme existe et ce qu’elle devient aprĂšs la mort. La peine de mort nie Ă  la fois l’intelligence humaine et la spiritualitĂ©. VII Le condamnĂ© se met aussitĂŽt Ă  douter de ses raisons d'Ă©crire. Que ce que j’écris ici puisse ĂȘtre un jour utile Ă  d’autres, [...] Ă  quoi bon ? [...] Quand ma tĂȘte aura Ă©tĂ© coupĂ©e, qu’est-ce que cela me fait qu’on en coupe d’autres ? [...] Ah ! c’est moi qu’il faudrait sauver ! C'est un nouvel argument que Victor Hugo prĂ©sente ici une fois condamnĂ©, le coupable ne songe plus qu’à sa propre fin. Le sort des autres lui devient indiffĂ©rent, il n'est plus disponible pour rĂ©parer son crime... Au contraire, le prisonnier Ă  perpĂ©tuitĂ© a le temps de rĂ©flĂ©chir et de s'amender. VIII AprĂšs cette phase de dĂ©sespoir, le condamnĂ© tente de calculer froidement le temps qui lui reste, mais cela finit comme un compte Ă  rebours, d’autant plus oppressant qu’il ne sait plus depuis combien de temps il est enfermĂ©. En tout six semaines. La petite fille avait raison. Or voilĂ  cinq semaines au moins [...] que je suis dans ce cabanon de BicĂȘtre. MalgrĂ© ce qu'annonce le titre, Le Dernier Jour d'un CondamnĂ© ne se dĂ©roule pas sur 24h, mais sur 1 semaine Ă  peu prĂšs, avec en plus des retours dans le passĂ©. Pour Victor Hugo, le plus important, ce n'est pas l'unitĂ© de temps ou de lieu, mais bien l'unitĂ© d'action. IX Le condamnĂ© a fait son testament. Il rĂ©alise qu’il ne pourra rien lĂ©guer Ă  ses proches, car il doit payer son exĂ©cution. La guillotine, c’est fort cher. Je laisse une mĂšre, je laisse une femme, je laisse un enfant. J’admets que je sois justement puni ; ces innocentes, qu’ont-elles fait ? N’importe ; on les dĂ©shonore, on les ruine. C’est la justice. Ma pauvre vieille mĂšre a soixante-quatre ans, elle mourra du coup. [...] Ma femme [...] mourra aussi. À moins qu’elle ne devienne folle. Mais ma fille, [...] ma pauvre petite Marie, qui rit, qui chante Ă  cette heure [...] c’est elle qui me fait mal ! Avec ce registre pathĂ©tique, Hugo veut montrer que la peine de mort enlĂšve dĂ©finitivement une personne Ă  ses proches sans pour autant soulager les victimes. Elle augmente l'injustice en punissant des innocents. X Le prisonnier dĂ©crit son cachot avec minutie. C'est dĂ©jĂ  pratiquement un tombeau. Huit pieds carrĂ©s. Quatre murailles de pierre de taille. [...] Une noire voĂ»te en ogive. [...] Pas de fenĂȘtres, pas mĂȘme de soupirail. [...] Je me trompe ; au centre de la porte, [...] une ouverture [...] coupĂ©e d’une grille en croix. Un jour il entend mĂȘme son guichetier faire une visite guidĂ©e. Le prisonnier est radicalement coupĂ© des autres, ceux qui continuent Ă  vivre, ceux qui continuent d'ĂȘtre humains. Ces cachots sont tout ce qui reste de l’ancien chĂąteau de BicĂȘtre tel qu’il fut bĂąti dans le quinziĂšme siĂšcle par le cardinal de Winchester, le mĂȘme qui fit brĂ»ler Jeanne d’Arc. J’ai entendu dire cela Ă  des curieux [...] qui me regardaient Ă  distance comme une bĂȘte de la mĂ©nagerie. Le guichetier a eu cent sous. Cette rĂ©fĂ©rence Ă  Jeanne d'Arc n'est pas anodine, elle rappelle que la peine de mort sert des intĂ©rĂȘts politiques il faut se dĂ©barrasser d'une personne qui serait gĂȘnante mĂȘme en prison. Cela favorise donc les faux procĂšs. Autre argument le condamnĂ© Ă  mort devient martyr d'une cause. C'est le cas des rĂ©sistants et des libĂ©rateurs, mais Ă©galement des terroristes. Au lieu de faire un exemple, la peine de mort donne le criminel en exemple. Aux yeux de certains [...] l'exĂ©cution du terroriste en fait une sorte de hĂ©ros [...] au service d'une cause. DĂšs lors apparaĂźt le risque [...] de voir se lever [...] pour un terroriste exĂ©cutĂ©, vingt jeunes gens Ă©garĂ©s. [...] La peine de mort nourrit le terrorisme. Robert Badinter, Discours Ă  l’AssemblĂ©e Nationale, Pendant la nuit, le prisonnier regarde les murs de sa cellule avec une lampe, ils sont couverts d’inscriptions. Ce sont les derniĂšres traces des condamnĂ©s, comme autant d'Ă©pitaphes. J’aimerais Ă  [...] retrouver chaque homme sous chaque nom ; Ă  rendre le sens et la vie Ă  ces inscriptions mutilĂ©es, [...] corps sans tĂȘte comme ceux qui les ont Ă©crits. Pauvre jeune homme ! Que leurs prĂ©tendues nĂ©cessitĂ©s politiques sont hideuses ! La rĂ©fĂ©rence Ă  Jeanne d'Arc permettait Ă  Victor Hugo de prĂ©parer cette dĂ©nonciation les partisans rĂ©publicains comme Jean-François Bories sont sacrifiĂ©s pour des raisons politiques. XII Sous une toile d'araignĂ©e, le condamnĂ© dĂ©couvre encore d’autres noms Dautun, celui qui a coupĂ© son frĂšre en quartiers, et qui allait la nuit dans Paris jetant la tĂȘte dans une fontaine et le tronc dans un Ă©gout ; Poulain, celui qui a assassinĂ© sa femme ; Jean Martin, celui qui a tirĂ© un coup de pistolet Ă  son pĂšre [...] ; Castaing, ce mĂ©decin qui a empoisonnĂ© son ami, et qui, [...] au lieu de remĂšde lui redonnait du poison. Papavoine, l’horrible fou qui tuait les enfants Ă  coups de couteau sur la tĂȘte ! VoilĂ  [...] quels ont Ă©tĂ© avant moi les hĂŽtes de cette cellule. C’est ici, sur la mĂȘme dalle oĂč je suis, qu’ils ont pensĂ© leurs derniĂšres pensĂ©es, ces hommes de meurtre et de sang ! [...] Ils se sont succĂ©dĂ© Ă  de courts intervalles ; [...] ce cachot ne dĂ©semplit pas. Victor Hugo cite les pires crimes mutilations, parricide, empoisonnement avec prĂ©mĂ©ditation, meurtre d'enfants. Est-ce que cela ne justifie pas la peine de mort ? Victor Hugo donne dĂ©jĂ  quelques Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse D'abord, la peine de mort fait disparaĂźtre les criminels, comme la toile d'araignĂ©e qui couvre leurs noms et leurs pensĂ©es. Les causes et motifs des crimes disparaissent avec eux. Seul un vĂ©ritable travail d'analyse donnerait les clĂ©s de comprĂ©hension des crimes, et donc le moyen de les empĂȘcher Ă  l'avenir. Par exemple, Michel Fourniret, incarcĂ©rĂ© depuis 2008, avoue de nouveaux meurtres 10 ans plus tard, et participe Ă  la recherche des corps. La peine de mort aurait laissĂ© ces crimes irrĂ©solus, sans reconnaissance par la sociĂ©tĂ©, ni sanction pĂ©nale, ce qui est le pire cas de figure pour les familles des victimes. Ensuite, si la peine de mort Ă©tait dissuasive, pourquoi ce cachot est-il sans cesse rempli ? Aucun de ces crimes passionnels n'a pu ĂȘtre empĂȘchĂ© par la peine de mort. Ceux qui croient Ă  la valeur dissuasive de la peine de mort mĂ©connaissent la vĂ©ritĂ© humaine. La passion criminelle n'est pas plus arrĂȘtĂ©e par la peur de la mort que d'autres passions ne le sont qui, celles-lĂ , sont nobles. Robert Badinter, Discours Ă  l’AssemblĂ©e Nationale, 1981. Enfin, pour Victor Hugo, jouer avec la vie et la mort, c'est nier l'importance de la spiritualitĂ© dans la vie humaine. Le registre fantastique lui permet d'illustrer cette question que devient l'Ăąme d'un homme exĂ©cutĂ© ? Il m’a semblĂ© tout Ă  coup [...] que le cachot Ă©tait plein d’hommes [...] qui portaient leur tĂȘte [...] par la bouche, parce qu’il n’y avait pas de chevelure. [...] Ô les Ă©pouvantables spectres ! [...] ChimĂšre Ă  la Macbeth ! Les morts sont morts, ceux-lĂ  surtout. [...] Bien cadenassĂ©s dans le sĂ©pulcre. [...] Comment se fait-il donc que j’aie eu peur ainsi ? Ici Victor Hugo est ironique il laisse entendre l'inverse de ce qu'il dit. S'il y a des morts qui reviennent, ce sont justement ceux-lĂ  ceux qui ont eu une mort violente. Et ce n'est pas un cadenas qui les empĂȘchera de revenir ! Le Dernier Jour d'un CondamnĂ© n'est pas dĂ©coupĂ© en grandes parties, mais on peut retrouver une logique théùtrale avec ici la fin d'un premier acte et un changement de dĂ©cor. On a tous les Ă©lĂ©ments de l'intrigue, le mĂ©canisme tragique est enclenchĂ©. Avec mes vidĂ©os, je vais tenter de suivre ces mouvements. ⇹ Victor Hugo, Le Dernier Jour d'un CondamnĂ© 📓 Texte intĂ©gral au format PDF ⇹ Victor Hugo, Le Dernier Jour d'un CondamnĂ© 🃏 Chapitres I Ă  XII axes de lecture ⇹ Victor Hugo, Le Dernier Jour d'un CondamnĂ© 🎹 Portraits des personnages ⇹ Victor Hugo, Le Dernier Jour d'un CondamnĂ© đŸŽžïž Chapitres I Ă  XII diaporama de la vidĂ©o ⇹ Hugo, Le dernier jour d'un condamnĂ© 🎧 chapitres 1 Ă  12 podcast ⇹ Hugo, Le dernier jour d'un condamnĂ© 📚 Chapitres 1 Ă  12 PDF InayaPlume d'Eau Nombre de messages 50031Age 61Date d'inscription 05/11/2010Sujet Victor HUGO 1802-1885 Ce que c'est que la mort Mar 19 Juil - 2350 Ce que c'est que la mortNe dites pas mourir ; dites naĂźtre. voit ce que je vois et ce que vous voyez ; On est l'homme mauvais que je suis, que vous ĂȘtes ;On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fĂȘtes ;On tĂąche d'oublier le bas, la fin, l'Ă©cueil,La sombre Ă©galitĂ© du mal et du cercueil ;Quoique le plus petit vaille le plus prospĂšre ;Car tous les hommes sont les fils du mĂȘme pĂšre ;Ils sont la mĂȘme larme et sortent du mĂȘme vit, usant ses jours Ă  se remplir d'orgueil ;On marche, on court, on rĂȘve, on souffre, on penche, on tombe,On monte. Quelle est donc cette aube ? C'est la suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnuVous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,Impur, hideux, nouĂ© des mille noeuds funĂšbresDe ses torts, de ses maux honteux, de ses tĂ©nĂšbres ; Et soudain on entend quelqu'un dans l'infini Qui chante, et par quelqu'un on sent qu'on est bĂ©ni, Sans voir la main d'oĂč tombe Ă  notre Ăąme mĂ©chante L'amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante. On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent Fondre et vivre ; et, d'extase et d'azur s'emplissant, Tout notre ĂȘtre frĂ©mit de la dĂ©faite Ă©trange Du monstre qui devient dans la lumiĂšre un ange.

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